Recherche

L’Université de Reims Champagne-Ardenne est, par ses domaines de recherche et d’enseignement très variés, une université pluridisciplinaire. Sciences et techniques, santé, économie, droit, lettres, sciences humaines et sociales sont de grands domaines de recherche qui ont permis à notre établissement d’acquérir une visibilité nationale, voire internationale.
En 2022, l’URCA a été lauréate de l’appel à projet ExcellencES « Excellence sous toutes ses formes » dans le cadre du PIA4, avec le projet EXEBIO. L’objectif attendu d’EXEBIO est une transformation profonde de l’URCA pour amener l’établissement à être un leader national et un acteur de premier plan au niveau international dans le domaine de la bioéconomie. Même si la bioéconomie est un domaine de spécialité important qui pourrait favoriser la visibilité de l’établissement, des questions se posent sur la place qu’occuperont désormais les autres domaines de recherche développés depuis des décennies à l’URCA, dont certains font déjà l’objet d’une reconnaissance nationale et internationale.

Nous proposons de changer de stratégie et de dynamiser l’ensemble des secteurs de la recherche à l’URCA, sans exclusive.

Pour une université pluridisciplinaire

De nombreux collègues expriment leur inquiétude quant à la concentration des moyens financiers et humains (postes MCU et personnels techniques, promotions des professeurs des universités, …) par la direction de l’établissement sur la bioéconomie. Ces inquiétudes sont d’autant plus grandes que cette concentration s’opère au détriment des unités de recherche situées en dehors du périmètre de l’Institut International de la Bioéconomie Durable, alors que certaines sont pourtant reconnues au niveau national et international.
Cette concentration des moyens sur un seul axe de recherche conduit même certains enseignants-chercheurs travaillant pourtant hors de ce domaine, à ajouter comme mot-clé «bioéconomie» dans leurs demandes de financement. Notre université est un établissement pluridisciplinaire (c’est son ADN) dont de nombreux domaines ont contribué à sa visibilité, tant au niveau de la recherche que des formations.

Nous proposons de soutenir de façon équilibrée les différents domaines de recherche développés au sein de l’URCA, de ne plus concentrer les moyens sur une seule thématique de recherche et d’abandonner toutes les autres, au risque de perdre certaines labellisations d‘unités (CNRS ou INSERM). Nous sommes persuadés qu’une telle politique sera à terme nuisible à l’URCA.

Plus de moyens récurrents, moins de charges et plus de personnels

Il est de plus en plus difficile pour les laboratoires d’assumer le financement de la recherche pour des raisons qui varient d’un secteur de recherche à l’autre. En outre, la visibilité de l’URCA au niveau international passe par la publication des travaux de recherche dans des journaux nationaux ou internationaux à comité de lecture. Or, dans certains secteurs de recherche, les coûts de ces frais de publication ont beaucoup augmenté ces dernières années, ce qui représente un poids supplémentaire pour les unités de recherche.

Nous proposons que l’URCA soutienne les unités de recherche, que les budgets récurrents soient réévalués, et que la part des financements obtenus par les enseignants-chercheurs et les chercheurs attribués aux laboratoires leur soit versée de manière effective et transparente, et que soient diminués les prélèvements réalisés par l’établissement sur ces financements.

De plus, le manque grandissant de personnels administratifs ou techniques au sein des laboratoires entrave une recherche efficace et conduit les enseignants-chercheurs à accomplir des tâches administratives et gestionnaires qui ne sont pas les leurs, au détriment de leurs activités de recherche.

Nous souhaitons donc favoriser le soutien aux laboratoires par l’attribution de postes de BIATSS nécessaires à leur bon fonctionnement, plutôt que de redéployer les postes laissés vacants vers des services centraux devenus pléthoriques.

Stimuler la recherche, accompagner les projets, former nos futurs chercheurs

Les appels à projets internes soutenant l’émergence ou le développement de projets scientifiques novateurs ont été sévèrement affectés par les mesures d’économie au cours des deux dernières mandatures.

Nous proposons de rétablir les dispositifs suivants :
  • Les financements associés aux allocations doctorales, si aucun autre projet accompagne la bourse.
  • Les financements de type BQR (Bonus Qualité Recherche) pour permettre de lancer des nouvelles stratégies de recherche avant de répondre à des appels nationaux ou internationaux.
  • Les co-financements des gratifications des stages de Master 2 qui représentent un soutien important au développement de la recherche et à la formation des étudiants.

Structurer la recherche autrement

La concentration des moyens humains et financiers vers un unique domaine de recherche est également associée à un manque de soutien et de structuration des autres domaines, pourtant porteurs. La fermeture récente de la SFR CAP Santé en est un bon exemple, qui s’est faite sans solution immédiate de remplacement, alors que cette structure permettait de financer des projets interdisciplinaires émergents, de favoriser les échanges scientifiques grâce à des séminaires et des collaborations au niveau national et international.
Du côté des sciences humaines et sociales, la Maison des sciences humaines et sociales — qui n’a de MSH que le nom attribué par l’université — végète, faute de personnels, de moyens et de considération envers les disciplines scientifiques qu’elle fédère.

Ainsi, nous souhaitons que toutes les thématiques puissent se structurer efficacement autour d’un nombre limité de collégiums (formation et recherche) dont les périmètres seront discutés au sein des instances et qu’un soutien réel soit apporté à l’ensemble des structures pour permettre le développement de projets de recherche ambitieux et favoriser l’ouverture vers d’autres universités françaises et étrangères.

Nous proposons un soutien plus équitable de l’établissement, en termes de moyens tant humains que financiers, aux différents domaines et laboratoires de recherche. Une telle ambition doit passer par des décisions collégiales. Elle doit conduire à redonner à la Commission Recherche le poids qui lui revient sur le plan décisionnaire.