Vie des personnels et usagers

Les conditions de travail des personnels de l’URCA se sont très fortement dégradées ces dernières années. Les conséquences les plus redoutées de la loi LRU sont à l'œuvre : comme dans une entreprise, les personnels de l'URCA sont soumis aux injonctions et décisions de l’équipe présidentielle et du président lui-même. Ils ne sont plus associés aux prises de décisions, quand celles-ci ne contreviennent pas à celles votées dans les instances (conseils d’UFR, par exemple).

Au nom d’une plus grande visibilité, les UFR sont découpées ou remplacées par des instituts dirigés par des membres nommés, les élus n’y étant plus majoritaires. Les instances de notre université sont réduites à des chambres d’enregistrement de décisions prises en amont, et régulièrement arbitraires.

Campagne d’emploi, RIPEC, repyramidage, attribution des CRCT et délégations CNRS sont autant de procédures menées de façon opaque au sein de l’URCA ces dernières années. Cette manière d’agir a renforcé auprès des collègues le sentiment que clientélisme et iniquité sont déterminants dans le gouvernement de l’établissement.

Dans les services et laboratoires, les procédures inapplicables ou chronophages se sont démultipliées sur fond de suspicion de mauvaise gestion et de défiance. Elles entravent l’exercice du métier d’enseignant-chercheur. Le bien-être des collègues et leurs conditions de travail passent au second rang des choix opérés, les calendriers sont intenables ou incompatibles avec un travail de qualité. La bureaucratie tient lieu de politique administrative.

La communication sur X / Twitter et l’image de l’URCA semblent primer sur la communication interne. Enfin, on se demande parfois si l’intérêt des étudiants et des enseignants-chercheurs est pris en considération dans certaines décisions.

Nous proposons donc un changement en profondeur du fonctionnement de notre université et souhaitons mettre ceux qui en justifient l’existence, ses personnels et ses usagers, au cœur de son fonctionnement.

Plus de démocratie universitaire

Nous réclamons moins d’autocratie et d’arbitraire. Nous souhaitons que les conseils centraux redeviennent des lieux d’échange, de travail et de prise de décision collégiaux. Nos élus souhaitent pouvoir débattre et traiter les sujets stratégiques au sein de la Commission Recherche et de la Commission de la Formation et de la Vie Universitaire, afin de peser dans les choix de l’établissement. Ils s’engagent à veiller au respect des avis de ces commissions par le Conseil d’Administration et par le président de l’université.

Nous demandons que nos élus puissent prendre des décisions éclairées en exigeant notamment la transmission des documents au moins une semaine avant la réunion des commissions. Lorsque cela sera nécessaire, nos élus demanderont que soient invités les DU à la commission recherche, les doyens des UFR ou vice-doyens en charge de la formation à la CFVU afin d’être au plus près du terrain et de pouvoir poser toutes les questions nécessaires à la prise de décision.

Nous nous engageons à prendre en considération les décisions des conseils de gestion des composantes et celles des conseils de laboratoire afin que l’ensemble des instances de notre université retrouvent la place qui doit être la leur.

Enfin, nous nous engageons à favoriser la démocratie participative pour les décisions qui impactent fortement le quotidien et les conditions de travail des collègues (rénovations de bâtiments, restructurations importantes, etc).

Plus de transparence, moins de clientélisme et une juste prise en compte du travail accompli

Campagne d’emploi, RIPEC, repyramidage, … Nous souhaitons une révision complète des procédures afin de les rendre plus transparentes, plus justes et plus équitables.

Nous nous engageons à veiller à ce que les évaluations par des rapporteurs extérieurs à l'établissement ou par les instances nationales (CNU par exemple) soient privilégiées et aient plus de poids dans la prise de décision. Les jurys de concours de recrutement ou de repyramidage seront composés de membres internes, mais aussi de membres externes. Lorsque les expertises internes seront nécessaires, nous veillerons à ce qu’elles soient réalisées de façon qualitative, selon une grille d’évaluation clairement définie et prenant en compte les différences disciplinaires, par deux rapporteurs au moins, puis harmonisées en séance. Les rapporteurs devront être désignés, puis validés par le CAC. Les classements votés en conseil académique seront rendus publics et nos élus seront attentifs à leur validation en l’état par le président.

Nous demandons que les montants des primes C2, ainsi que le référentiel HRS soient revus et qu’ils soient identiques dans chacune des composantes de l’URCA. À cet effet, une analyse des missions associées aux différentes responsabilités sera menée. Nous solliciterons ainsi la création d’un groupe de travail pour définir les missions et la charge de travail liés à chacune des responsabilités afin d’attribuer des montants de primes adaptés et justes. Nous limiterons le cumul des responsabilités et favoriserons le partage des charges administratives en demandant une dégressivité des primes dans les cas de cumul.

Nous exigerons que la réglementation nationale soit appliquée même lorsqu’elle vient contrarier les procédés locaux : par exemple, la décision du Tribunal de Nancy au sujet des surveillances d’examens n’a pas encore été rendue effective dans au moins une des composantes de l’URCA.

Pour que la simplification administrative ne soit pas un vain mot

La simplification administrative, argument de campagne des dernières élections, est restée lettre morte. Si la plupart des procédures ont été numérisées (OMER, OREC…), elles relèvent du parcours du combattant et doivent pour certaines (VES, ESUP-Stage) encore s’accompagner d’une signature manuscrite. Nous veillerons à ce que le processus de numérisation aille à son terme par la mise en place d’un système de signature électronique.

Si l’utilisation de certains des nouveaux outils numériques mis en place relève du bon sens, encore faut-il que les futurs usagers soient consultés lors de leur création, afin que soient prises en compte les spécificités de chaque composante ou secteur de l’URCA, mais aussi pour s’assurer que ces outils font effectivement gagner du temps aux collègues. Ainsi, nous demanderons que des utilisateurs puissent, sur la base du volontariat, rejoindre les groupes de travail lors de la mise en place de nouveaux outils numériques.

La confiance envers les personnels doit primer. Nous veillerons donc à réduire les procédures et exigences relatives aux justificatifs à fournir, afin de fluidifier et d’alléger le travail de nos agents administratifs et des enseignants-chercheurs.

Bien-être au travail et respect des personnels et des usagers

Nous sommes tous témoins de la dégradation globale des conditions de travail. Les raisons du mal-être exprimé par les personnels sont nombreuses et diverses : locaux d’enseignement vétustes, hiérarchies administratives qui outrepassent leur pouvoir, blocages ou retards administratifs, manque de respect ou de neutralité dans les échanges, raréfaction ou absence de lieux de convivialité, de restauration, de repos...

Une université au service de ses personnels et usagers est une université attentive à leurs situations et besoins particuliers. C’est pourquoi nous demandons :

  1. La mise en place d’une cellule de veille concernant les Risques Psycho-Sociaux (RPS) efficace, rassemblant différents membres aux compétences reconnues (médecin, psychologue du travail, assistante sociale, représentant du personnel…), dont le rôle sera de prévenir ces risques mais aussi d’aider les collègues en difficulté; de même, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles récemment engagée doit être poursuivie et approfondie et des formations systématiquement proposées aux personnels.
  2. La nomination par le CAC d’un médiateur, pouvant être saisi par tout membre de la communauté universitaire (personnels et usagers) qui, dans l’exercice de ses activités, se trouverait en conflit avec des structures de l’université ou avec un ou plusieurs autres membres de la communauté universitaire.
  3. La titularisation des précaires, du respect et une égalité de droits pour ces personnels essentiels au bon fonctionnement de notre université.

Nous veillerons à ce que soient prioritaires les investissements immobiliers concernant les bâtiments d’enseignements vétustes. La rénovation thermique des bâtiments doit devenir une priorité. Les espaces de vie des enseignants-chercheurs comme des étudiants et les salles d’enseignement doivent être adaptés aux nouvelles technologies (prises de recharge, wifi notamment) et digne d’un établissement d’enseignement supérieur du XXIe siècle.

La création d’espaces dédiés au repos et à la détente des personnels devrait être systématisée sur tous les campus ; une réflexion autour de nouveaux services, comme des crèches ou des potagers partagés, pourrait être engagée avec la mairie, dans la perspective de désengorger les structures existantes et de répondre aux enjeux sociétaux et environnementaux.

Nous investirons également dans des logiciels performants de gestion des emplois du temps, de répartition des salles et d’organisation des sessions d’examens, que réclament depuis longtemps les personnels administratifs et où la diversité et le nombre des formations rendent ces outils particulièrement cruciaux.

Les collègues, les doctorants, les vacataires sont trop souvent amenés à avancer leurs frais de mission, à attendre le paiement de leurs heures supplémentaires durant des mois. La mensualisation des vacataires (article 11 de la LPR), obligatoire depuis septembre 2022, doit être appliquée. Les procédures de remboursement sont excessivement longues (supérieures à 4 mois). Un délai maximal garanti doit être mis en place, afin de stopper ces situations ubuesques, et irrespectueuses des personnels et de leurs finances.

Communiquer autrement

La communication interne, qui sonne souvent comme un satisfecit un peu appuyé, ne doit plus être une arme politique au service du gouvernement de l’université et de son président. Nous demandons et veillerons à la mise en place d’une communication interne au service de tous, qui présente et valorise de manière objective et équitable les missions, actions, réussites des différents personnels de l’URCA, afin qu’il soit possible de prendre conscience du rôle et de l’importance de chacun des acteurs de notre université.

Nous veillerons également à une communication plus neutre et équitable pour ce qui concerne les composantes et les thématiques de recherches présentes à l’URCA.

Les étudiants, au cœur de nos préoccupations

L’université doit avant tout permettre à tout citoyen qui le souhaite de recevoir une formation dans n’importe laquelle des disciplines proposées par notre université.

Nous continuerons à refuser les frais d’inscription spécifiques pour les étudiants étrangers.

Comme le prévoit l’arrêté licence du 30 juillet 2018, nous mettrons enfin en œuvre le contrat pédagogique de réussite étudiante afin de permettre aux étudiants d’aménager plus facilement leurs études et d’adapter leurs parcours, en fonction de leurs contraintes (étudiants salariés, sportifs de haut niveau, engagement associatif, aidant familial…) comme de leurs difficultés.

Nous veillerons à promouvoir et à développer, dans toutes les composantes, le tutorat pédagogique assuré par des étudiants afin de favoriser la réussite en licence, tout en développant les compétences estudiantines en enseignement et pédagogie.

Nous améliorerons l’accueil de tous les étudiants à l’URCA, en mettant en place des Bureaux de la Vie étudiante (BVE) sur chaque campus afin que soient données les réponses les plus efficaces aux questions de logement, de restauration, de transport, de santé, d’aide sociale, de culture ou encore de sport.

Enfin, nous garantirons le prêt d’un ordinateur portable à tous les étudiants qui en feront la demande afin que chacun dispose des outils nécessaires à la réussite de ses études.